Sahamalaza
Le Parc National Sahamalaza- Iles Radama fait partie de la catégorie des Aires Protégée Marine et Côtière
Par ailleurs, il fait partie du Réseau Mondial des Réserves de Biosphère. Le programme sur l’Homme et la Biosphère (MAB) a été lancé par l’UNESCO en 1971 pour encourager les recherches inter disciplinaires, la formation et la démonstration sur la gestion des ressources. Ainsi, il contribue à améliorer notre compréhension sur des facteurs biophysiques, socio-économiques et culturels qui affectent l’environnement et à faire participer davantage les scientifiques aux décisions relatives à une utilisation plus rationnelle des ressources.
A Madagascar, on compte deux réserves de biosphère avec le Parc National de Mananara Nord.
- Connaître le site
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- Données sur le site
Localisation | Le Parc National Sahamalaza Iles Radama, est situé dans le Nord Ouest de Madagascar, entre les Baies de Narindra et de Mahajamba au Sud et les Baies d’Ampasindava et Nosy Be au Nord. La Baie de Ramanetaka-Sahamalaza en fait partie.
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Comment y accéder | Par Route :
Route Nationale 6 (vers Antsiranana), bitumée jusqu’à Maromandia à 750 km d’Antananarivo, soit un jour et demi de route.
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Superficie | Le Parc National a une superficie de26.035 ha divisée en plusieurs parcelles
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Altitude | * Altitude maximale: 405 msm
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Climat | Le climat de la région est subhumide à humide chaude. La zone est à cheval entre la région climatique subhumide du Boina au Sud, la région humide du Sambirano à l'Est et la région perhumide de Nosy Be au Nord.
La température moyenne annuelle est de 25 - 26°C. La température mensuelle moyenne varie entre 22°C en saison fraîche (juillet/août) et 28°C en saison chaude (janvier/février). Température moyenne du mois le plus chaud: 28 °C Température moyenne du mois le plus froid: 22 °C
La pluviométrie montre l'existence de deux saisons bien distinctes: une saison de pluies pendant laquelle tombe la majorité des pluies (octobre - avril) et une saison sèche entre mai et septembre. |
Spécificités | Le Parc National Sahamalaza - Iles Radama est considéré comme Aire Centrale de la Réserve de Biosphère.
Les diverses parcelles du Parc National Sahamalaza - Iles Radama offrent deux catégories de potentialités qu’elles soient côtières et marines ou terrestres.
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Population | Bien que diversifiée mais avec un brassage d’ethnies, la population du site Sahamalaza-Ile Radama est dominée en nombre par les sakalava.
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1.2 Financement
- L’Aire Protégée Marine et Côtière de Sahamalaza - Iles Radama est financé par le Global Environment Facility GEF ou Fond pour l’Environnement Mondial, programme de la Banque Mondiale.
1.3 Objectifs du site
L’Aire Protégée Marine et Côtière de Sahamalaza - Iles Radama du fait de la richesse de sa biodiversité mérite d’être valorisée. Elle a été classée en Parc National, de la catégorie II de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), par le décret 247-2007 du 19 mars 2007 pour conserver les paysages, les écosystèmes, des espèces et de la variabilité génétique. Le Parc a été inauguré le 19 Juillet 2007.
Cibles de conservation
La gestion et la conservation du Parc sont basées sur le choix de cibles de conservation, qui sont des éléments ou groupements importants liés aux rôles stratégiques de l’Aire protégée et exposés à des menaces significatives.
Pour le cas du Parc National Sahamalaza - Iles Radama, les cibles de conservation sont :
Des habitats :
- Forêt littorale sèche sur roches métamorphiques, la seule du réseau des aires protégées dans l’écorégion du Nord.
- Mangroves :
- Plus vaste étendue des mangroves dans toutes les aires protégées de Madagascar
- Toutes les espèces de palétuviers de Madagascar sont représentées ;
- Habitat des espèces rares et menacées comme Ankoay (Haliaeetus vociferoides), Fitilimbengy (Threskiornis bernieri)
- Récifs coralliens, menacés de destruction surtout par les pêcheurs des holothuries, de poulpes et de crevettes.
Des espèces faunistiques :
- Eulemur macaco flavifrons, Espèce endémique locale menacée par les feux de brousse, la chasse et le défrichement des forêts (habitat de cet animal)
- Threskiornis bernieri, Fitilimbengy, Espèce endémique de l’Ouest de Madagascar, très rare et menacée localement par la chasse
1.4 Le site et la population locale
L’Aire Protégée Marine et Côtière de Sahamalaza - Iles Radama est soumise à diverses pressions de la part de la population locale à savoir :
- La pratique de l’agriculture sur brûlis ;
- Le feu de brousse ;
- L’exploitation illicite forestière
- le braconnage sur les mammifères
- Coupe de bois pour la construction de maison, pirogue, bois de chauffe ;
- Prélèvement de produits forestiers secondaires (miel, plante médicinale, tubercule de l’igname, pétiole de rafia, ect) ;
- Pêche marine, collecte de crabes, crevettes, de tortues marines … ;
Les actions de l’ANGAP ne se limitent pas à la protection et à la sauvegarde des ressources naturelles, mais elles sont inséparables à des actions de développement économique et social. Ainsi, en 2007, l’ANGAP a aidé les populations locales à obtenir un financement pour la réalisation de micro projets tels que :
- construction barrage hydraulique (2)
- pêche maritime (10)
- apiculture (8)
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- Contacts
Direction Inter-Régionale de PNM-ANGAP Mahajanga
14 Avenue Philibert Tsiranana
401 Mahajanga
Madagascar
Tél : + (261 20) 62 226 56
GSM : +(261 32) 52 349 00
+(261 33) 09 866 56
Email : angapmjg@yahoo.fr
2-Découvrir les richesses
2.1 Faune (par écosystème et habitat)
2.1.1 Les forêts littorales
Elles sont concentrées dans la partie Nord-Est de la presqu'île de Sahamalaza
Mammifères
L'espèce phare de cet habitat est le lémurien Euleumur macaco flavifrons, gravement menacé d'extinction et dont l'existence est connue surtout dans les forêts de la presqu'île de Sahamalaza. Soixante dix sept (77) individus de l'Eulemur ont été inventoriés dans trois vestiges de forêt naturelle, à savoir la forêt d'Analavory, la forêt d'Anabohazo et la forêt d'Ankarafara.
L'Eulemur vit en groupes de cinq à six individus. La population d'Eulemur de la presqu'île de Sahamalaza est isolée des autres groupes par la Route Nationale 6, qui forme une bande déboisée et d'habitation humaine de plus en plus large.
Six (6) autres espèces de lémuriens sont également rapportées, ainsi que le fossa, la plus grande espèce de carnivore de Madagascar.
Inventaire des Mammifères sur la presqu'île de Sahamalaza
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Lémuriens | ||||
Phaner furcifer | Fork marked dwarf lemur | Quasi-menacé | Endémique | |
Eulemur macaco flavifrons | Black lemur | Gravement menacé d'extinction | Endémique | |
Hapalemur griseus occidentalis | Grey bamboo lemur | Vulnérable | Endémique | |
Lepilemur dorsalis | Reddish brown Lepilemur | Vulnérable | Endémique | |
Avahi occidentalis | Woolly lemur | Vulnérable | Endémique | |
Daubentonia madagascariensis | Aye-Aye | Menace d'extinction | Endémique | |
Microcebus murinus | ||||
Carnivores | ||||
Cryptoprocta ferox | Fossa | Vulnérable | Endémique | |
Rongeurs | ||||
Rattus rattus | Non endémique | |||
Eliurus minor | Endémique |
La population locale confirme en outre la présence
- d'espèces de chauve-souris :Microchiroptères, Pteropus rufus
- d’Insectivores Tenrec ecaudatus
- et de potamochère Potamocheres porcus
Avifaune
L'inventaire des oiseaux de la forêt d'Analavory a aboutit à quarante et une (41) espèces d'oiseaux, dont :
- seize (16) sont endémiques à Madagascar,
- quatorze (14) sont endémiques à la région des Mascareignes
- et onze (11) sont non endémiques.
Les espèces endémiques recensées sont :
- Newtonia brunnericauda,
- Coua cristata,
- Buteo brachypterus,
- Lophotibis cristata,
- Neomixis tenella,
- Lonchura nana,
- Turnix nigricollis,
- Copsychus albospecularis,
- Mirafra hova,
- Foudia madagascariensis,
- Falculea palliata,
- Vanga curvirostris,
- Polyboroides radiatus,
- Ninox superciliosus,
- Agapornis cana
- Phyllastrephus madagascariensis.
Herpetofaune:
Un bref inventaire a permis d'identifier trois (3) espèces d'amphibiens :
- deux (2) Ranidae
- et un (1) Rhacophoridae
Vingt (20) espèces de reptiles dont :
- Sept (7) Gekkonidae,
- Trois (3) Scincidae,
- Un (1) Iguanidae,
- Un (1) Gerrhosauridae,
- Deux (2) Chamaeleonitidae,
- Un (1) Boidae
- Cinq (5) Colubridae.
2.1.2 Les Mangroves
La superficie des mangroves est estimée à environ 10.000 ha. La mangrove côtière de la côte de Maromandia couvre environ 8000 ha, dont 3000 ha pour le delta de la rivière Andranomalaza. Les mangroves constituent également une bande à épaisseur variable, qui enveloppe toute la presqu'île de Sahamalaza.
La mangrove est peuplée par des crabes et d’autres crustacées exploitables par la population locale. Certains villages se sont spécialisés en pêche crevettière traditionnelle dans la zone la plus exposée de la mangrove. La mangrove est également supposée abriter un grand nombre de poissons juvéniles qui y trouvent refuge.
La mangrove de Sahamalaza constitue le noyau principal d'une zone d'observation de l'avifaune par le projet ZICOMA. Soixante dix (70) espèces d'oiseaux ont été inventoriées dans la zone humide de Sahamalaza, dont : trente et un (31) espèces endémiques.
L'habitat de la Mangrove est écologiquement important pour la conservation de cinq (5) espèces d'oiseaux menacées, dont l'espèce fanion, le Pygargue de Madagascar.
Oiseaux globalement menacés dans la zone humide de Sahamalaza :
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Haliaeetus vociferoides | Pygargue de Madagascar | Gravement menacé d'extinction | Madagascar | |
Ardea humbloti | Heron de Humblot | Vulnérable | Madagascar et Comores | |
Ardeola idae | Heron crabier blanc | Quasi-menacé | Madagascar et Seychelles | |
Sterna bengalensis | Sterne voyageuse | 250 individus | Non-endémique | |
Lophotibis cristata | Ibis huppé de Madagascar | Quasi-menacé | Madagascar |
Parmi les animaux, on y rencontre également :
- des poissons Periophtalmidae,
- plusieurs espèces de crabes, notamment le crabe de mangrove Scylla serrata,
- des espèces médiolittorales telles que Pyrazus (Terebralia) palustris plus ou moins enfouies dans la vase, des huîtres Crassostrea cucculata
- et des Cirripèdes thoraciques Balanus sp. Chthamalus sp. et Lepas sp.
2.1.3 Récifs coralliens
Deux cent dix huit (218) espèces de coraux et d'invertébrés et cent soixante huit (168) espèces de poissons ont été répertoriés dans les récifs coralliens de la Réserve de Biosphère.
Les classes coralliennes les plus diverses sont :
- les Acropora avec trente deux (32) espèces,
- les Favidae avec seize (16) espèces et
- les Poritidae avec onze (11) espèces.
Au niveau des poissons,
- la famille des Chaetodons (Poisson papillon) avec quinze (15) espèces
- et la famille des Demoiselles et Cromis avec vingt quatre (24) espèces sont les plus diverses.
Dix (10) espèces de chirurgiens ont été également répertoriées.
En général, un site de récifs coralliens présente entre quatre vingt et cent dix (80 et 110) espèces de coraux et invertébrés et environ cinquante à soixante (50-60) espèces de poissons.
Les fonds étendus de faible profondeur de la baie de Ramanetaka sont des habitats privilégiés pour les holothuries. Actuellement les holothuries sont menacées par une surexploitation importante. Les plongeurs locaux ont su identifier vingt (20) espèces d'holothuries à l'aide de livres.
Pendant les travaux d’inventaires sous-marins dans les récifs coralliens du Parc National, on a constaté l'absence frappant de poissons prédateurs. Pourtant ces poissons sont bien présents.
Quatre vingt trois (83) espèces supplémentaires ont pu être déterminées par les pêcheurs locaux à l'aide de livres.
L’inventaire participatif des espèces d’intérêt économique pour les pêcheurs locaux fait état de la présence de :
- Carangoides,
- Thunnus
- et Scomberomorus,
- de six (6) types de requins,
- de sept (7) types de raies,
- de baleines
- dauphins,
- de cinq (5) espèces de tortues marines
- et du mythique Dugong.
Une brève analyse de la pêche de quelques jours à Nosy Faly ont confirmé la présence des espèces comme :
- le Napoléon (Cheilinus undulatus),
- de deux (2) types de requins (Carcharhinus melanopterus, Carcharhinus sp.),
- de la raie aigle (Aetobatus narinari),
- de la raie guitare (Rhina anclystoma)
- et de la tortue olive (Lepidochelys olivacea).
On peut ainsi constater, que les grands espèces ou prédateurs sont bien présents, mais restent dans les eaux profonds (20-40m) de la baie et ne se rapprochent qu'occasionnellement des récifs.
Les récifs coralliens et la baie de Ramenataka tout entière sont l'habitat de plusieurs espèces écologiquement importantes. Des raies Manta (Manta birostris) et des requins baleines (Rhincodon typus) sont observés autour du récif extérieur du mois de mai à novembre.
La baie de Sahamalaza et le platier du récif extérieur sont également des zones d'observation fréquente des Dauphins.
Des baleines à bosse (Megaptera novaeanglia) sont quelquefois observées, lors de leur passage vers le Nord en juillet-aout.
Enfin, l’Aire protégée est probablement l’habitat du mythique et très menacé Dugong dugong. Environ 60% des pêcheurs dans les villages affirment capturer et manger très occasionnellement les Dugong.
Les récifs coralliens de Lagna et Ankakabe ont été des sites d'observation fréquente de tortues de mer, dont le lieu de nidification est la plage orientale de Nosy Valiha. Actuellement, les pêcheurs constatent qu'il 'y a de moins en moins de tortues dans cette zone. Une zone de concentration des tortues de mer est Nosy Faly, où trois (3) espèces ont été observées directement (Chelonia mydas, Eretmochelys imbricata, Lepidochelys olivacea), tandis que les pêcheurs locaux parlent de cinq à six (5 à 6) espèces différentes. Lors des déplacements en pirogue autour l'île de Nosy Faly, des tortues de mer ont pu être observées à une fréquence de 30 à 60 minutes.
2.2Flore (par écosystème et habitat)
2.2.1 Les forêts littorales
L'inventaire floristique des forêts de la presqu'île de Sahamalaza a permis de recenser deux cent vingt (220) espèces regroupées dans soixante huit (68) familles, dont
- cinquante six (56) sont des Dicotyledones,
- dix (10) des Monocotyledones
- et deux (2) des Fougères.
Le taux d'endémisme à Madagascar est de 42,2%. Les familles les plus représentées dans la zone sont ainsi :
- Anacardiaceae,
- Apocynaceae,
- Ebenaceae,
- Euphorbiaceae,
- Fabaceae,
- Flacourtiaceae
- et Sapindaceae.
Avec l'accentuation du déficit hydrique en saison sèche, les forêts présentent des formes biologiques particulières comme:
- La pachycaulie qui est le renflement des troncs à la base (Adansonia sp., Pachypodium sp.)
- La sclérophyllie, qui est le durcissement des feuilles à cause de l'existence d'une pellicule cireuse afin de limiter la perte d'eau par la transpiration (Strychnos sp., Diopyros sp.)
- L'aphyllie, qui est l'absence de feuilles (Euphorbia sp.)
- La tropophylie, qui est la chute saisonnière des feuilles au cours de la saison sèche (Grewia sp., Polyscias sp., Commiphora sp.)
2.2.2 Les Mangroves
Les surfaces de mangrove de l’aire protégée sont particulièrement intactes et atteignent des hauteurs de plus de 10m. Toutes les huit (8) espèces de palétuviers connues à Madagascar sont présentes dans la zone. Celles-ci, bien qu'établies en proportions variables selon les endroits obéissent à la zonation caractéristique de cet écosystème, issue de différences de durée de submersion par la mer:
- Avicennia marina et Sonneratia alba en front de mer
- Rhizophora mucronata, Bruguiera gymnorhiza et Xylocarpus granatum dans le domaine interne de la mangrove
- Ceriops tagal, Lumnitzera racemosa, Heritiera littoralis et à nouveau Avicennia marina en bordure de terre ferme
La seconde particularité de la Mangrove de Sahamalaza est la vigueur exceptionnelle de certaines espèces dont les individus atteignent des tailles nettement supérieures à celles mesurées dans d’autres régions de l’île, notamment le Centre-Ouest et le Sud-Ouest. C’est le cas de Ceriops tagal, qui peut dépasser 8 mètres, et de Lumnitzera racemosa, qui atteint ici le stade arborescent. La régénération de ces espèces s’avère également meilleure que dans les régions méridionales.
2.3 Description de la Région et des Paysages
2.3.1 La presqu'île de Sahamalaza
La partie Nord de Sahamalaza, la côte Sud de la Baie de Ramanetaka et une petite presqu'île en forme de botte font partie de l’aire protégée. Cette unité est caractérisée par un relief accidenté et des collines ondulées. Leur état général de dégradation est un étrange contraste avec les surfaces de forêt naturelle restantes, qui sont d'une diversité biologique importante. La ligne de crête centrale divise la presqu'île en une partie Ouest fortement dégradée et en une partie Est avec une couverture forestière importante. Cette unité est confinée par une bande étroite de Mangroves.
2.3.2 Les Iles RADAMA:
Quatre (4) îles composent les Iles Radama (Nosy Kalakajoro, Nosy Berafia, Nosy Faly ou Antanimora, Nosy Valiha). Le relief de toutes les îles est accidenté avec des collines culminantes entre 140 et 170 m.
La végétation de Nosy Faly, Nosy Valiha et Nosy Kalakajoro est dégradée. La zone base est souvent peuplée par des filoha (espèce exotique), tandis que les collines sont sous savanes herbacées.
Nosy Faly possède une petite forêt secondaire sur sa partie Ouest.
La végétation de Nosy Berafia est plus dense, surtout sur la partie Sud-Ouest, où il y a des zones « fady » (tabou) et des tombeaux royaux.
2.3.3 Les récifs coralliens de la baie de Ramanetaka:
La Baie de Ramanetaka s'étend entre les Iles de Nosy Valiha et Berafia et la presqu'île de Sahamalaza. Elle est caractérisée par des profondeurs moyennes de 15 à 25m, mais atteint des profondeurs maximales d'environ 40m. De nombreux récifs coralliens remontent en surface et forment des fonds de pêche importants pour la population locale.
2.3.4 Le récif corallien extérieur (barrière):
Environ à 5-10 km à l'Ouest des îles de Radama il remonte une barrière corallienne ancienne, qui sur son côté occidental forme le tombant continental de Madagascar. Ce récif barrière d'une phase climatique antérieure, remonte actuellement à 5-15m de profondeur et est composé de plateaux coralliens et de tombants subverticaux.
2.3.5 La Baie de Sahamalaza:
La Baie de Sahamalaza est l'estuaire des rivières d'Andranomalaza, Berondra et Manambaro. Elle sépare la presqu'île de Sahamalaza et la côte de Maromandia et englobe d'importantes surfaces de Mangroves. L'eau de la Baie de Sahamalaza est fortement turbide et constitue un milieu propice pour les crevettes. Le chenal central de la Baie de Sahamalaza atteint environ 20m de profondeur.
2.3.6 La côte de Maromandia:
La côte de Maromandia est également constituée de collines basses et dénudées. Des terrains agricoles se trouvent surtout aux bords des rivières. D'importantes surfaces de Mangrove forment également la bordure occidentale de la côte de Maromandia.
2.3.7 Partie terrestre
Le relief de la partie terrestre est accidenté et composé des chaînes de collines ondulées, qui culminent à 355 m dans la partie Sud (Colline d'Anambohazo) et à 405 m dans la partie Nord-Est (Colline d'Ankitsiky). Les collines accidentées occupent une vaste partie de la zone terrestre et la superficie des bas-fonds terrestres est très restreinte. Par contre, la superficie de Mangrove sur fonds vaseux est large.
Le relief est disséqué par des petites rivières saisonnières, qui sont en crue de janvier à mars, mais se tarissent progressivement à partir du mois d'avril jusqu'au mois de septembre. Trois (3) grandes rivières déversent dans la Baie de Sahamalaza: La Berondra au Nord, l'Andranomalaza au milieu et la Manambaro et Samonta au Sud. Trois (3) petites rivières déversent par le Sud dans la Baie de Ramanetaka.
3-Activités proposées
3.1 Accueil
Le Bureau de l’ANGAP se trouve à Maromandia.
Les Aménagements écotouristiques (circuit, hébergement…) sont en cours de création. Le Parc National de Sahamalaza Iles Radama, présente un fort potentiel écotouristique de par ses richesses marines et terrestres.
Une association de guides est également en train d’être constituée.
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NATIONAUX | |||||
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adultes | Ar 1 000 /personne/ jour | ||||
enfants | Ar 200 /personne/ jour | ||||
Chercheurs | Ar 5 000 /personne/ mois | ||||
Visiteurs (touristes) ETRANGERS (ADULTES) | |||||
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Durée de séjour | 1 jour | 2 jours | 3 jours | 4 jours et plus (mais <=10 jours) | |
Catégorie AP | |||||
Parcs à potentialité reconnue « A » | Ar 25.000 | Ar 37.000 | Ar 40.000 | Ar 50.000 | |
Parcs ou réserves à promouvoir « B » | Ar 10.000 | Ar 15.000 | Ar 20.000 | Ar 25.000 | |
Autres types de visiteurs étrangers | |||||
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Chercheurs | Ar 100 000 /personne / mois | ||||
Encadreurs | Cf. visiteurs étrangers | ||||
Groupe d’étudiants/élèves | Ar 10 000 /personne/jour | ||||
Enfants | Ar 200 /personne/ jour | ||||
CATEGORIE des AP | |||||
TARIF A | TARIF B | TARIF C | |||
1/ Isalo | Andringitra | Cap Sainte-Marie | |||
2/ Andasibe - Mantadia | Masoala | Kirindy Mitea | |||
3/ Ranomafana | Marojejy/Anjanaharibe Sud | Mananara Nord | |||
4/ Montagne d'Ambre | Andohahela | Zahamena | |||
5/ Ankarana | Zombitse-Vohibasia | Manombo | |||
6/ Bemaraha | Ambohitantely | Analamera | |||
7/ Ankarafantsika | Tsimanampetsotsa | Betampona | |||
Baie de Baly / Namoroka | Beza Mahafaly | ||||
NB : Les aires protégées qui ne figurent pas dans le tableau sont incluses dans la Catégorie « B » | |||||
Vente des tickets d’entrée à l’accueil bureau des parcsOCEANE AVENTURESA l’enceinte siège de la société CORSAIR – Ambatomena – ANTANANARIVOTel : + 261 20 22 312 10
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3.2 Faits marquants dans la région
Histoire :
D'après la tradition orale locale, les premiers occupants de la presqu'île de Sahamalaza étaient un couple de Makoa venus du pays Morina en Afrique. Le mari, appelé Ondrony était un célèbre « mpisikidy » (sorcier), sa femme nommée Mi était une « ampanavanana » (accoucheuse traditionnelle). Ils s'installèrent dans le village de Mondrony, qui est donc le site le plus ancien d'Antsahamalaza.
Plus tard, les populations environnantes se succédèrent à peupler Sahamalaza. Leur mélange a donné un clan appelé Anadroadro (fusion Sakalava/Tsimihety).
A l'époque de l'apogée du royaume Sakalava du Boina, des rivalités internes et des conflits permanents se sont manifestés. Des groupes sociaux Sakalava ont décidé de partir vers le Nord du royaume et a donné naissance à deux (2) autres branches :
- les Sakalava Bemihisatra qui occupent actuellement la côte d'Analalava jusqu'à Nosy Be
- les Sakalava Bemazava qui peuplent la partie Est (Befotaka – Ambanja).
Les habitants actuels de Sahamalaza sont donc en majorité issus des Sakalava Bemihisatra.
Lors des conquêtes « Merina », les roitelets Sakalava de Sahamalaza n'étaient pas épargnés. Sous le règne de Radama, le "roi" Zafinimena est trahi par une partie de ses sujets qui se sont rangés du côté des « Hova » (Merina). Ces "traîtres" issus des clans Batry, Voalavo et Mavona ont tenté d'assassiner le roi pour qu'ils puissent après le livrer aux « Hova ». Mais ses fidèles ont réussi à le faire fuir vers l'Ile Berafia cependant, il mourut en cours de route à cause d’une grave blessure. On l'a enterré à l'île Berafia. C'est pourquoi cette île est devenue sacrée pour les Sakalava de la région.
A l'époque de Ranavalona, le roi Zafimifotsy a refusé d'être un vassal des Merina et a préféré se suicider à Tranovy qui est actuellement un lieu « fady ».
Us et coutumes
Les traditions locales sont celles héritées des Sakalava du Boina. Quelques exemples de ces traditions :
- « Tsipi-rano » (ou jetée d'eau) : c'est une manifestation sociale faite pour la mémoire d'un défunt, dix (10) ans après sa mort. la famille concernée invite tous les habitants sans distinction de race et d'origine.
- « Tsaka-fara » ou « joro » (rite de vœux) : ce rite se déroule sur les lieux sacrés appelés « fijoroana » comme ceux de Sijoro, d'Analamena ou de Mandro sur la presqu'île de Sahamalaza.
- « Mangataka » (demande de bénédiction faite aux ancêtres): la cérémonie se déroule dans les villages et lieux sacrés de Sahamalaza. Le village d'Ambokiriny, le détroit de Sijoro appelé Ankamiky, le village de Sijoro (résidence du roi Zafimifotsy, la petite forêt d'Analafaly (Tranovy) et le rocher de Berangoma.
Les « fady » ou interdits
En tant que société traditionnelle, la croyance aux « fady » (tabou) persiste encore à Sahamalaza. La manifestation de ces « fady » se résume comme suit :
- Jours « fady » : tous les jeudis, jours où les pêcheurs de « dingadingana » vaquent à leur activité principale car la plongée en apnée est interdite.
- Lieux « fady an-tanety sur terre » : il est strictement interdit de couper des arbres et d'exploiter des ressources à l'intérieur de ces lieux « fady » (ex : Ampangataka, Andavakaka, Ambarionjavavy, Ampondrabe, Andohaomby, Ambatomasina, Antranovy…). Généralement, des lambeaux de forêts naturels existants coïncident avec ces lieux fady.
- Lieux « fady an-dranomasina sur mer » : il est strictement interdit d'en tirer des produits marins (ex : Ambinantelo sur le détroit de Sijoro, Ambatobe).
- Les tabous alimentaires : la viande de porc et les crabes sont « fady » pour un grand nombre de gens (surtout pour les musulmans).
Les autochtones se plaignent car certains immigrants et/ou les gens venus de l'extérieur ne respectent pas leurs « fady « (le cas du détroit de Sijoro où des pêcheurs « étrangers » viennent pêcher des poissons).
Les sites culturels
Trois sites culturels principaux sont actuellement connus:
- Le tombeau royal sur Nosy Berafia. Un roi local était blessé par des traîtres lors de la conquête « merina » par Radama I. Il s'est enfuit à Nosy Berafia où il est mort de ses blessures.
- Le site Tranovy-Sijoro, où le roi local Zafimifotsy s'est suicidé lors des conquêtes merina par Ranavalona, refusant ainsi de devenir un serviteur des conquérants.
- Le tombeau royal de Kapany. La forêt qui entoure le tombeau familial d'un lignage de rois locaux est « fady » pour la population.
Ces divers interdits assurent une prévention de conflits, au sein des communautés locales et pourrait l’être aussi dans les relations de ces dernières avec les immigrants si toutefois ceux-ci respectent les coutumes locales.
L’organisation sociale
L’organisation sociale dominante est sakalava avec la présence de deux princes (un à Maromandia et une princesse à Ambolobozo). Ils ont droit à une partie de la production de leurs « peuples ».
Tandis que les « ampanjaka » (roitelet) et autres « tangalamena » (tenant du bois sacré) n’ont aucune autorité économique.
Par contre, aucune activité sociale ne peut avoir lieu sans leur autorisation et sans leur présence.
La structure traditionnelle comprend le village et le « faritra » pour un groupe de villages. Ainsi, les communautés du parc national sont réparties en trois « faritra » : le Nord, le centre et le Sud. Chaque village a son « olomaventy », le doyen du village. C’est celui qui est considéré comme le détenteur de l’autorité « suprême » du village. Les immigrants devraient passer par son intermédiaire avant de pouvoir mener n’importe quelle activité.
4-Se restaurer – se loger
A Maromandia, il existe des bungalows, mais très peu confortables.